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2ème Forum du Développement Web de l’Université de Labé

Oumie Yansané

Oumie Yansané

Co-Fondatrice

Panelistes

FATA.school remercie vivement l’équipe enseignante et le Club des Jeunes Programmeurs de l’université de Labé, pour leur accueil chaleureux, et pour le riche partage de valeurs et de perspectives, lors de la 2ème édition du Forum du Développement Web.

Nous avons été impressionnés par le dynamisme, la vision, et la proximité des encadrants avec leurs étudiants. Parmi eux, nous citons :

Salamata Diallo, en licence 3 informatique, et membre du Club de Jeunes Programmeurs de Labé, a introduit le panel avec un talent d’oratrice et une intelligence remarquables. Elle nous a convaincus de l’importance de la transformation digitale pour un monde plus responsable et plus inclusif.

Docteur Lana, vice-recteur, nous a rappelé qu’au-delà du centre d’innovation technologique à disposition des étudiants et des enseignants, au sein du bien nommé Pôle Vie, c’est l’esprit de coopération qui contribue à la mission que s’est fixée l’université : l’accès au numérique.

Dr Mohamed Cherif Sow, recteur, a renchéri sur la nécessaire ouverture du milieu académique vers le monde professionnel ; l’enjeu de l’employabilité des étudiants Guinéens est essentiel. Pour exemple, l’entreprise ETI qui avait pour habitude de recruter à l’extérieur du pays mais qui a embauché avec succès 7 étudiants sortant du département informatique de Labé. « Le nerf de la guerre aujourd’hui c’est le cerveau » ; c’est au corps enseignant de préparer les jeunes à être opérationnels une fois diplômés. En rencontrant des experts qui ont une expérience professionnelle à partager, les étudiants s’imprègnent concrètement des besoins des entreprises, au-delà de la théorie qu’ils ont acquise.

Pour apprendre, il ne suffit pas de prendre consciencieusement des notes en classe. Il faut s’informer, chercher des ressources par soi-même, être curieux, concentré, déterminé. Le témoignage d’Alhassane Diallo, lycéen et autodidacte, créateur de l’application CheapChat , a surpris nombre d’étudiants dans l’assistance, qui se sont demandé comment il avait appris tout ça avant même de passer le baccalauréat...

Les intervenants du panel où FATA.school était invité, ont enrichi notre réflexion sur l’accélération de l’apprentissage des technologies du numérique en Guinée :

Mamadou Oury Bah, chef de projet auprès de l’incubateur Saboutech, souligne que sans le numérique, une entreprise ne peut se développer et elle doit repenser totalement son modèle d’affaires.

Paul Kamano, Directeur des technologies et services d’ETI SA, insiste sur la définition de l’entreprenariat numérique : il ne s’agit pas que de l’utilisation des outils mais d’un levier de décision stratégique. L’intelligence artificielle présente des risques - notamment la protection des données personnelles. Toutefois, elle offre l’immense avantage de pouvoir se concentrer sur son cœur de métier de manière beaucoup plus productive.

Alpha Oumar Bah de l’incubateur E-Booster démontre que la gestion des données est transversale à toute activité et à tous les niveaux de l’entreprise. En termes de recrutement, la compétence numérique est indispensable à l’évolution d’une société. Plus encore, il faut que les collaborateurs soient prêts à s’adapter à des changements technologiques constants. Il encourage vivement les étudiants à profiter du numérique pour optimiser leurs connaissances et les incite à sortir du syndrome de l’imitation de l’occident. On peut être plus créatif en se penchant sur des problématiques exclusivement africaines. La 4ème révolution est faite pour l’Afrique.

FATA.school a été interrogé sur la question des femmes et du numérique. Si le monde connecté global d’aujourd’hui manque de l’influence de l’Afrique francophone, il manque aussi de l’influence des femmes. Elles sont présentes à seulement 30% en moyenne dans le secteur, alors qu’elles comptent pour plus de la moitié de la population. De plus, les femmes africaines démontrent toutes les qualités demandées à un chef d’entreprise : agilité, créativité, résilience. C’est un problème de visibilité. Quant à l’intelligence artificielle, elle pourrait être un facteur d’émancipation pour les femmes : lorsque leur charge mentale est allégée, elles ont plus de capacité à répondre aux besoins de leur famille, mais aussi à des enjeux de société. Nous sommes curieux de voir ce que le monde numérique de demain sera, une fois que les femmes auront apporté leur valeur ajoutée en plus grand nombre.

Fodé Momo Bangoura de l’institut de formation Nimba Hub, a mis en exergue le fait que les pays qui investissent dans la connaissance sont les plus développés. Nous sommes à une ère unique de développement exponentiel de l’intelligence, convertissable en valeur financière. D’après lui, les fondamentaux mêmes de la science sont en train de bouger et c’est une opportunité pour l’Afrique. La physique quantique intègre l’invisible et c’est l’atout de l’Afrique sauf qu’elle n’en a pas conscience. Il encourage l’université de Labé à s’intéresser à l’informatique quantique car elle permettrait de mieux valoriser le savoir africain.

Thierno Mamoudou Diallo, ancien étudiant de l’université de Labé, et fondateur de GuineeDev, anticipe l’évolution des consommateurs qui passent de plus en plus de temps sur les réseaux sociaux. Il conseille à ses successeurs de se spécialiser pour avoir une offre pertinente de compétences. Il encourage les jeunes à chercher des mentors, notamment sur LinkedIn. Les CV sont trop souvent généralistes et peu lisibles pour les employeurs en termes de capacités techniques précises et utiles au développement d’une entreprise.

Amara Soumah, directeur d’Africa Digitale Académie, sollicité sur la question du financement d’une entreprise, met l’accent sur la première priorité d’un porteur de projet : répondre à un besoin du marché. Il s’accorde avec FATA pour dire qu’en Guinée, il y a du talent, et que toute personne qui sait inspirer la confiance peut devenir free-lance. Le numérique offre l’opportunité de trouver des clients au-delà de la Guinée. Un entrepreneur ne doit pas attendre de financement de l’Etat ou d’ailleurs, il doit viser l’auto-financement pour durer dans le temps.

La conclusion de Boubacar Keita, conseiller juridique de l’ ANSSI, Agence Nationale de Sécurité des Systèmes d’Information a été implacable et pragmatique: « Là où il y a problème, il y a opportunité, là où il y a problème, il y a de l’argent ». En effet, c’est dans le défi, que le développement logiciel trouve sens. Nous savons pouvoir compter sur la capacité d’entreprendre et d’innover de la jeunesse guinéenne. Le Club des Jeunes Programmeurs de l’université de Labé en a fait la démonstration.

Enfin, nous avons été extrêmement fiers de la présentation de l’application mobile FATA.school par une ambassadrice et deux ambassadeurs FATA, devant un auditoire tout ouï. Nous remercions vivement Nafissatou Diallo, Mamadou Oury Baldé et Souleymane Bah.

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