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Femmes et numérique : comment préparer les futures professionnelles de la tech ?

Élise Ondet

Élise Ondet

Co-Fondatrice

les femmes ne représentent que 30% des professionnel·le·s du numérique.

Depuis longtemps déjà, les femmes sont des pionnières inconnues des nouvelles technologies.

Saviez-vous que le tout premier programmeur au monde était une femme ? En 1843, Ada Lovelace a écrit le tout premier algorithme destiné à être traité par une machine. Elle a tracé la voie pour toutes les femmes qui suivent dans le domaine de la programmation. COBOL, l’un des langages majeurs de la FINTECH a été créé par… une femme : Grace Hopper. Et avez-vous entendu parler de Katherine Johnson, star de la NASA au cours de la mission Apollo 11 sur la Lune dans les années 60?

Mais les femmes restent encore sous représentées dans la tech. Cette problématique se pose dans le monde entier. En Europe, en Afrique de l’Est, comme Regina Honu, fondatrice de Soronko Academy au Ghana l’a confirmé au cours d’un entretien. En Guinée, notre premier concours de programmation en a également été une preuve flagrante avec seulement 20% des participants étant des ♀️  femmes ♀️.

Pour approfondir cette question, nous avons organisé le 8 septembre 2023 webinaire Femmes et Numérique, en collaboration avec l’association Ganndal. Nous avons invité des programmeuses et des responsables d’écoles de formation en programmation informatique pour avoir leur avis sur la question.

Des freins spécifiques

Même en 2023, les femmes rencontrent encore de nombreux freins à l’accès au numérique et à leur éducation en général :

Un impact sur le tissu économique non négligeable

Les femmes élèvent aujourd’hui les futures professionnelles de demain, et comme l’a déclaré Kadiatou Konaté du Club des Jeunes Filles Leaders de Guinée, le numérique est un outil d’émancipation des femmes.

Comme Nadine Zoro, directrice du programme DigiFemmes, l’affirme, les femmes représentant environ 50% de la population mondiale : on ne peut pas prétendre développer l’économie mondiale sans la moitié de la population !

Alors comment rendre ce secteur plus accessible ?

Les quotas fonctionnent !

Tant du côté de Digifemmes que du PlanB, une approche proactive en faveur du développement des femmes est mise en œuvre.

En effet, le programme Digifemmes a été créé pour favoriser l’autonomisation des femmes par les compétences numériques et l’entreprenariat. Les critères pour être éligible au programme DigiFemmes Academy sont très simples : être une femme de minimum 16 ans et savoir lire et écrire.

Du côté du PlanB.io, même si les formations sont mixtes, et que 75% des candidatures sont des hommes, Aïssata Tambadou tient à la parité hommes / femmes pour chaque promotion.

Proposer des formations accessibles aux femmes

Il faut s’adapter à la réalité des femmes. Pour se faire, il serait judicieux de proposer des formations gratuites de préférence avec des horaires flexibles, même le weekend, où l’accès à un ordinateur est inclus. Il est important d’éviter les réunions tard le soir et de reconnaître que les femmes ont des tâches domestiques non négligeables qu’elles ne peuvent pas être mises de côté.

Par ailleurs, pour sélectionner les candidates, Sandra Takassi Kikpa, responsible du programme de Digifemmes Academy a bien insisté sur un élément clé : tester la motivation et la persévérance des candidates plutôt que leur connaissances.

Quelles sont les compétences nécessaires pour avoir du succès dans la tech ?

Les témoignages de professionnelles de la tech nous ont permis d’identifier les compétences clés pour une carrière couronnée de succès :

  1. L’anglais : Comme Jocelyne Assogba, Business Analyst, l’explique très bien, elle travaille avec des développeurs en Russie, en Amérique du Sud ou à Paris - tout le monde communique en anglais. L’anglais est une nécessité

  2. La détermination. Djamilatou Diallo insiste sur la nécessité de croire en soi-même, en ses compétences, et ne pas avoir peur de prendre des initiatives

  3. Les Soft skills : Jocelyne Assogba, Kadiatou Dia Diallo et Fanta Kromah insistent sur ce qu’on appelle en anglais les “soft skills”, les compétences informelles. Pour une programmeuse, les plus importantes sont :

    1. Une bonne gestion du temps,

    2. La diplomatie, la fermeté

    3. La capacité à collaborer et travailler en équipe

  4. Le mentorat : Pour Kadiatou Diallo, il est important de créer des réseaux de sororité pour sensibiliser, orienter et accompagner les jeunes filles.

Si vous souhaitez en savoir plus sur cette importante thématique abordée , vous pouvez regarder le webinaire en entier sur Youtube. Nous remercions grandement notre modératrice Kadiatou Diallo, qui a donné de la visibilité à notre évènement et a effectué un travail formidable avec une programmation chargée. Nous remercions également toutes nos intervenantes parmi lesquelles :

Alors, comme le dit Amadou Bayo de Ganndal, il y a toujours un biais dans le code car le programmeur inclut ses propres biais. Il est donc grand temps que les programmeuses africaines se saisissent du numérique pour résoudre leurs problèmes.

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